Tu ne pourras plus regarder les autres si tu oses dire un mot, me dit ma mère. Part 3 et Fin

La parole est le début de la liberté, exprime toi sans avoir peur. Sharins

Mon chemin de guérison
Après ce drame, les années sont passé et ayant atteint l’âge adulte, j’ai fait la rencontre d’un garçon qui me parlait avec beaucoup de respect et beaucoup de considération et qui développait de plus en plus des sentiments amoureux pour moi. Ce dernier remarquait néanmoins, en moi, beaucoup de tristesse et d’amertume. Il sentait quelque chose de sombre dans mon silence. Ayant gentiment insisté, j’ai enfin décidé de m’ouvrir en lui racontant tout ce que j’avais vécu. Je pensais qu’après il me rejetterait, mais à ma grande surprise, il avait encore plus d’attirance et d’amour à mon égard. C’est ainsi que j’ai décidé de sortir de mon silence et de partager mon histoire, mon expérience afin de fortifier toutes celles qui auraient pu vivre la même chose. Au prix de plusieurs sacrifices, j’ai pu finir mes études en m’épanouissant au jour le jour.

Tu ne pourras plus regarder les autres si tu oses dire un mot, me dit ma mère. Part 2

Ne dis rien à personne
Traumatisée par ce qui venait de se passer, je n’avais pas d’autre choix que de rentrer chez mes parents et me confier à ma maman (qui était revenue à la maison entre-temps), afin qu’elle puisse m’aider à amortir ce coup violent que j’avais reçu en plein cœur. Malheureusement, elle n’avait réussi qu’à enfoncer le couteau dans la plaie en me faisant jurer de ne jamais rien répéter à personne. La mort dans l’âme, je ne pouvais qu’acquiescer tout ce qu’elle me disait, pour sauver mon honneur et celui de la famille, comme elle disait !

Un si long silence
4 ans s’étaient écoulés depuis cet incident malheureux, et je me retrouvais à nouveau chez ma tante. Je venais de me faire renvoyer de l’école à cause des frais scolaires que mes parents n’avaient pas payés. Alors que je me trouvais seule dans la maison, quelqu’un a frappé à la porte. J’aurais de tout cœur souhaité ne pas ouvrir cette porte mais avais-je vraiment le choix ? J’ai dû l’ouvrir et à ma grande surprise, j’étais encore une fois confrontée à mon oncle pervers et tordu. Ce dernier s’exclama clairement en disant qu’il était enfin parvenu à m’avoir et que cette fois, il ne me raterait pour rien au monde. Je portais un pagne et un t-shirt, et pendant qu’il fermait la porte, j’ai essayé de fuir mais il m’a rattrapée et a retiré mon pagne avant d’abuser de moi sexuellement, sans remords. Il m’a ensuite fait jurer de ne rien répéter à qui que ce soit en me menaçant de refaire la même chose à mes autres sœurs. C’est alors que je me suis souvenue que ma maman m’avait aussi fait jurer de garder le secret et, en ce net moment, je me suis sentie profondément seule. Au fil du temps, j’ai ainsi vécu en me renfermant sur moi-même, développant une solitude qui m’a causée des troubles cardiovasculaires.

Tu ne pourras plus regarder les autres si tu oses dire un mot, me dit ma mère.

Revivre après la mort de soi. Part 1

Je m’appelle Vainqueur. Je ne sais pas par où commencer pour vous relater mon histoire. C’est avec beaucoup de peine que je vous révèle aujourd’hui que notre maison familiale était la source de mon malheur. Tout a commencé à l’âge de 8 ans.
Nous assistions chaque jour, choqués et impuissants, aux disputes interminables de nos parents. Papa battait maman et ça n’en finissait pas. Un jour, maman en a finalement eu assez et a décidé de s’en aller en toute discrétion. Elle nous a abandonnés à notre triste sort en sauvant sa peau ainsi que celle de mes autres petits-frères. Un jour, bien avant que ma maman ne s’en aille, je me souviens que papa l’avait tellement frappée que, terrifiée par cette violence atroce, j’ai décidé d’aller me réfugier chez ma tante qui habitait non loin de chez nous. Le malheur ne venant jamais seul, un jour il y avait coupure d’électricité. Alors que je montais les escaliers, mon oncle, c’est-à-dire le mari de ma tante, m’a suivie et, profitant de l’obscurité, m’a touchée de manière inappropriée aux seins.

SURVIVRE AVEC LE VIH EN RDC, UN VERITABLE PARCOURS DU COMBATTANT,

L’espoir d’un lendemain positif

Après la rechute, à sa sortie de l’hôpital, Victoire avait pris la décision de rencontrer le médecin qui s’occupait d’elle. « J’étais devenue très silencieuseet renfermée, mais juste il m’a fait rencontrer d’autres ados qui avaient le même problème quemoi, ce fut le premier déclic de ma vie, pour la première fois de ma vie je me sentais moins seule, écouter les temoignages des autres furent très constructifs pour moi, voilà l’importance de grouped’auto support. J’ai décidé de vivre ma vie avec joie et bonheur, parce que quand j’étais à l’hôpital malgré ma séropositivité, mes parents étaient avec moi alors que d’autres enfants étaient rejetés par leurs familles, ils n’avaient ni à boire ni à manger. Et de temps en temps, je partageais mon repas avec eux, j’étais devenue leur seul moyen de survie vu que j’avais beaucoup à manger, et c’est de là qu’est né mon association des enfants vivant avec VIH. Aujourd’hui, j’en suis la Coordinatrice adjointe, nous travaillons avec nos propres fonds, nous avons créé un espace de jeux pour eux, nous leurvenons en aide avec nos faibles revenus, entre autres cotisations et plaidoyers ; puis avec cet argent nous aidons les enfants à avoir de quoi survivre et surtout que les ARV demandent qu’on mange beaucoup » me dit Victoire qui laisse s’esquisser un sourire qui éclaire son visage.

Victoire me raconte qu’elle a vu ses amis mourir au fil des années de cette maladie, le regard un peu perdu.« Nous avons grandi à plus de 10 mais aujourd’hui on n’est resté que 5. » Elle a vu certains de ses amis la lâcher à cause de la stigmatisation. « Le regard des autres parfois n’est pas facile, faire face à ce genre de choses et à la question courante, pourquoi tu prends le médicament chaque jour à la même heure à l’école ? C’était difficile ! » Victoire a plusieurs fois perdu ses amoureux, m’a-t-elle aussi raconté. « Ça m’est arrivé plusieurs fois lors des relations amoureuses, à chaque fois qu’il fallait faire l’amour avec un garçon je prenais mon temps pour lui dire la vérité sur ma séropositivité mais hélas je me suis vu briser le cœur à plusieurs reprises. » 

L’ignorance tue 

Il y’a plusieurs associations qui sensibilisent sur le VIH mais le besoin reste énorme. Les jeunes n’ont pas suffisamment d’informations sur le VIH, l’utilisation des méthodes contraceptives restent très peu répandue en RDC, entre autres le préservatif qui a plusieurs fonctions : la protection contre les infections sexuellement transmissibles, les grossesses précoces et indésirables mais aussi contre le VIH. Les gens pensent généralement que si tu couches avec une personne séropositive (personne vivant avec VIH) tu vas directement être contaminé, pourtant ce n’est pas le cas, quand une personne séropositive sous traitement a une charge virale indétectable depuis plus de six mois, et qu’elle n’a pas d’IST, les scientifiques considèrent aujourd’hui qu’elle ne peut plus transmettre le VIH mais les gens ignorent cela. 

« Personne ne me comprenait surtout mes amis quand je leur expliquais que le préservatif pouvait protéger du VIH ou même sur les modes de transmission du VIH, je pense qu’on doit sensibiliser les gens sur le sujet dans les écoles, les universités et partout ailleurs, parce qu’il y a encore trop d’ignorance à ce sujet. » dit Victoire qui aujourd’hui a rencontré quelqu’un avec qui elle envisage de vivre. « J’ai rencontré l’amour de ma vie, il m’aime beaucoup et on va se marier. Il a également le VIH, comme moi en plus on a tous la charge virale 0 d’où nous sommes heureux, j’ai obtenu mon diplôme de graduat, je suis sculpteur et je vis ma passion. »

Ensemble et surtout avec les bonnes informations, nous pouvons faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH ne soient plus stigmatisées, les autres qui nous regardent différemment ne sont pas mauvais, ils n’ont juste pas la bonne information, en multipliant des informations sur cette maladie, le monde se porterait beaucoup mieux. Je crois en un monde sans stigmatisation une fois que les bonnes informations seront repandues.  

SURVIVRE AVEC LE VIH EN RDC, UN VERITABLE PARCOURS DU COMBATTANT,


Une stigmatisation de plus en forte

Dans mon pays la RD Congo, les personnes vivant avec le VIH sont stigmatisées et souvent accusées d’avoir vécu une vie de débauche, le VIH serait donc une punition de Dieu à leur égard. Et pourtant, il figure des jeunes séropositifs qui ignorent comment ils ont contracté ce virus ou soit qui l’ont hérité de leurs parents. Le mode de transmission n’interresse pas les personnes, dans l’univers mental des Congolais tout le monde l’a contracté à travers des rapports sexuels illicites en fonction de la foi des Congolais. Vivre avec cette maladie lorsqu’on est jeune est au quotidien un combat contre la dépression, le rejet de la famille, des amis et de la société de manière générale, ils doivent donc survivre face à la stigmatisation. Chacun doit se sublimer et aller trouver au plus profond de lui les ressources émotionnelles necessaires pour tenter de se convaincre qu’on peut vivre dans un milieu aussi hostile aux porteurs de ladite maladie.

Dans la plupart des cas, les gens ignorent que La République Démocratique du Congo est comptée parmi les 22 pays au monde qui ont la lourde charge du VIH/Sida. Avec une épidémie VIH de type généralisé, et même si la RD Congo connait une prévalence VIH de 1,8 %, les estimations du PNLS disent que près de 420 312 personnes sont porteuses du VIH en RD Congo (SPP Spectrum 2015) parmi lesquelles 121 676 étaient sous traitement antirétroviral au 31 décembre 2015. http://www.pnmls.cd/doc/guide-de-prise-en-charge-integree-du-vih-en-republique-democratique-du-congo.pdf

Étant  Ambassadrice de la Santé Sexuelle et Reproductive des  Adolescents et Jeunes, je suis souvent  en communauté en train de sensibiliser.J’ai rencontré une jeune femme séropositive dontl’histoire pertinente vaut la peine d’être partagée. Nous allons l’appeler Victoire (pour proteger son identité et lui epargner des nouveux stigmates). Victoire est une jeune femme vivant à Kinshasa qui a su qu’elle était séropositive dès le bas âge, ce qui lui a valu plusieurs rejets parmi ses amis, dans sa famille, à l’ecole, rêver d’une histoire d’amour scolaire à l’instar de ses compères à l’epoque était mission impossible, il lui etait d’ailleurs difficile d’y penser car sa tête etait occupée à réfléchir sur comment contenir le rejet des autres. Suite à ce tableau sombre de sa vie, le courage restait sa seule option. Aujourd’hui, elle a décidé de briser le silence en créant une association des enfants vivants avec VIH pour lutter contre les stigmatisations.

A la recherche de la vérité sur sa séropositivité

Quand j’ai rencontré Victoire, elle était toujours souriante, serviable et elle a su dérober mon cœur, Un jour elle s’est ouverte à moi et m’a raconté comment elle avait su qu’elle était séropositive. « A un certain moment de ma vie, je tombais souvent malade. Je passais souvent ma vie à faire plusieurs examens sans savoir le pourquoi.; un jour, lorsque j’avais 9ans, après être sortie de l’hôpital, allongéesur la véranda croyant que je dormais alors que je suivais leurs conversations, ma tante , ma mamie et un oncle se posaient des questions sur  ma séropositivité dès ce moment-là, j’ai commencé à réfléchir sur le nombre de fois où on m’avait traité différemment de mes frères et sœurs, j’étais perdue, je savais tout et j’ai sombré dans la dépression » déclare Victoire qui retenait ses larmes en me parlant. 

Pouvez-vous imaginer ce qu’une nouvelle pareillepeut faire à une enfant de 9 ans à peine, surtout à travers tout ce qui se dit dans la société concernant les personnes vivant  avec le VIH SIDA, qu’il n’y a par exemple plus de raisons de vivre pour eux, qu’ils ne peuvent pas se marier, etc. Et puis le rejet dont elles sont victimes partout étant donné que la plupart des gens ignorent les modes de transmission de ce virus et que beaucoup d’idées reçues circulent sur cela, par exemple qu’on pourrait être contaminé rien qu’en touchant une personne vivant avec le SIDA. Dans nos communautés il suffit d’être proche d’une personne pour que les gens pensent que vous êtes en couple et vu qu’on ne croit pas beaucoup en l’amitié entre un homme et une femme, c’était difficile à un garcon meme celui qui ne recherche que l’amitié d’etre proche d’une personne vivant avec le VIH, ceci sonnait comme un choc à chaque fois qu’une personne proche l’apprenait et le rejet etait parfois brutal, qu’il me déchirait le coeur à une vitesse où parfois j’envisageais le suicide. Ce regard des autres, les filtres de la moralité humaine melangés à la mechanceté des hommes, ces miroirs sociaux, une constellation de haine frappait constemment à la porte de mon coeur, la vie ne m’avait jamais preparé à ce genre de combat, et dans ce cas, apprendre cette nouvelle avait sonné le glas d’une nouvelle ère dans ma vie, celle d’une souffrance linéaire et continue qui s’achevera dans une mort atroce teintée d’une sale reputation qui m’accompagnera malheureusement.

Victoire continue alors et me dit « j’avais changé, j’étais devenue colérique, je ne parlais plus à personne et ne faisais que pleurer, ma mère a été pour moi un soutient dans ces moments difficiles, mais quelques temps après, elle est morte et là, je ne voulais plus vivre, je me demandais si Dieu m’avait maudit ».  

Pour en savoir plus sur comment elle avait été contaminée, Victoire a voulu savoir de quoi sa mère était morte et si elle était également atteinte de VIH, mais ce n’était pas le cas, ni sa mère, ni son père n’était porteur du VIH /SIDA. Le docteur qui la suivait avait émis des hypothèses qu’elle aurait contracté le virus par une transfusion sanguine. « Le docteur n’avait pas de réponses exactes, il m’a dit que c’était soit par transfusion sanguine ou autre, mais jusqu’aujourd’hui je ne sais pas comment j’ai contracté le VIH… vivre avec cette maladie n’a jamais été facile, un moment j’avais fait une rechute grave, j’étais à l’agonie mais je pense que Dieu a choisi de me garder en vie » déclare Victoire. 

La Sauce pour vos repas

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