
L’espoir d’un lendemain positif
Après la rechute, à sa sortie de l’hôpital, Victoire avait pris la décision de rencontrer le médecin qui s’occupait d’elle. « J’étais devenue très silencieuseet renfermée, mais juste il m’a fait rencontrer d’autres ados qui avaient le même problème quemoi, ce fut le premier déclic de ma vie, pour la première fois de ma vie je me sentais moins seule, écouter les temoignages des autres furent très constructifs pour moi, voilà l’importance de grouped’auto support. J’ai décidé de vivre ma vie avec joie et bonheur, parce que quand j’étais à l’hôpital malgré ma séropositivité, mes parents étaient avec moi alors que d’autres enfants étaient rejetés par leurs familles, ils n’avaient ni à boire ni à manger. Et de temps en temps, je partageais mon repas avec eux, j’étais devenue leur seul moyen de survie vu que j’avais beaucoup à manger, et c’est de là qu’est né mon association des enfants vivant avec VIH. Aujourd’hui, j’en suis la Coordinatrice adjointe, nous travaillons avec nos propres fonds, nous avons créé un espace de jeux pour eux, nous leurvenons en aide avec nos faibles revenus, entre autres cotisations et plaidoyers ; puis avec cet argent nous aidons les enfants à avoir de quoi survivre et surtout que les ARV demandent qu’on mange beaucoup » me dit Victoire qui laisse s’esquisser un sourire qui éclaire son visage.
Victoire me raconte qu’elle a vu ses amis mourir au fil des années de cette maladie, le regard un peu perdu.« Nous avons grandi à plus de 10 mais aujourd’hui on n’est resté que 5. » Elle a vu certains de ses amis la lâcher à cause de la stigmatisation. « Le regard des autres parfois n’est pas facile, faire face à ce genre de choses et à la question courante, pourquoi tu prends le médicament chaque jour à la même heure à l’école ? C’était difficile ! » Victoire a plusieurs fois perdu ses amoureux, m’a-t-elle aussi raconté. « Ça m’est arrivé plusieurs fois lors des relations amoureuses, à chaque fois qu’il fallait faire l’amour avec un garçon je prenais mon temps pour lui dire la vérité sur ma séropositivité mais hélas je me suis vu briser le cœur à plusieurs reprises. »
L’ignorance tue
Il y’a plusieurs associations qui sensibilisent sur le VIH mais le besoin reste énorme. Les jeunes n’ont pas suffisamment d’informations sur le VIH, l’utilisation des méthodes contraceptives restent très peu répandue en RDC, entre autres le préservatif qui a plusieurs fonctions : la protection contre les infections sexuellement transmissibles, les grossesses précoces et indésirables mais aussi contre le VIH. Les gens pensent généralement que si tu couches avec une personne séropositive (personne vivant avec VIH) tu vas directement être contaminé, pourtant ce n’est pas le cas, quand une personne séropositive sous traitement a une charge virale indétectable depuis plus de six mois, et qu’elle n’a pas d’IST, les scientifiques considèrent aujourd’hui qu’elle ne peut plus transmettre le VIH mais les gens ignorent cela.
« Personne ne me comprenait surtout mes amis quand je leur expliquais que le préservatif pouvait protéger du VIH ou même sur les modes de transmission du VIH, je pense qu’on doit sensibiliser les gens sur le sujet dans les écoles, les universités et partout ailleurs, parce qu’il y a encore trop d’ignorance à ce sujet. » dit Victoire qui aujourd’hui a rencontré quelqu’un avec qui elle envisage de vivre. « J’ai rencontré l’amour de ma vie, il m’aime beaucoup et on va se marier. Il a également le VIH, comme moi en plus on a tous la charge virale 0 d’où nous sommes heureux, j’ai obtenu mon diplôme de graduat, je suis sculpteur et je vis ma passion. »
Ensemble et surtout avec les bonnes informations, nous pouvons faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH ne soient plus stigmatisées, les autres qui nous regardent différemment ne sont pas mauvais, ils n’ont juste pas la bonne information, en multipliant des informations sur cette maladie, le monde se porterait beaucoup mieux. Je crois en un monde sans stigmatisation une fois que les bonnes informations seront repandues.